Nouvelle : Vengeance, par Cos

Publié le par Ma Cocotte

 Je publie ici la nouvelle écrite par Cos, un ami d'écriture. Cette histoire est inspirée par l'un des personnages de ma nouvelle « Vengeance ». Vous-même, n'hésitez pas à suivre son exemple. Bonne lecture.


Le hasard fait bien les choses parfois…

Avant-hier, un ami, un bon ami, comme on n’en connait que très peu durant sa vie, m’a fait part d’une histoire parue quelque part, je ne sais où…ni comment il a pu se procurer ce texte.

Il a lu, et m’a de suite contacté. Il a copié ce texte et me l’a envoyé par mail.

Il me disait que je n’en croirai pas mes yeux, que je serai bien étonné…et ça n’a pas raté !

Ma vie a été bien changée après une rencontre.

Je vais me décrire quelque peu :

Grand, pas des plus minces, oui, j’ai un peu de ventre. Les cheveux courts, mais de jolis yeux à ce qu’on me dit. J’ai un bon travail qui me permet de vivre tranquillement.

Le tableau semble presque parfait, mais voila, comme dans toutes les histoires, il y a un hic !

J’ai presque quarante ans, mais je vis seul. Je ne sais pas pourquoi, j’aime les femmes, mais je n’ai jamais dû rencontrer celle qui pourrait me combler.

Donc, j’ai fini par m’abonner sur un site de rencontres lambda.

Après quelques soirées à regarder les profils de jeunes femmes, j’ai fini par entrer en contact avec une femme.

Elle semblait me correspondre, et c’est vrai qu’après quelques échanges, nous avons fini par nous rencontrer.

Je vous passe les détails, mais je dois avouer que je me sentais bien avec elle. Nous avions chacun notre vie, nous nous retrouvions quand elle n’avait pas ses enfants, car oui, elle avait deux enfants.

Nous passions de bons moments, et je m’ouvrais à elle. Nous avions une relation qui me convenait, mais comme mon abonnement continuait sur le site de rencontre, je continuais à recevoir des mails d’autres femmes.

Et, malgré les bons moments que je passais avec la femme que je nommerai ici ELLE, je me lassais un peu de cette relation.

Et ce qui devait arriver arriva, je lui annonçais notre « rupture », mais souhaitais garder le contact avec elle.

Je n’ai pas su ce qu’elle ressentait et elle ne me l’a pas dit. Et donc, je ne me suis pas posé de questions.

Nous avons gardé le contact et comme je la considérais comme une amie après la relation que nous avions vécu, je continuais de lui parler, je me confiais à elle.

Je lui annonçais même lorsque je rencontrais d’autres femmes, sans entrer dans les détails bien entendu, et je pensais qu’elle n’en souffrait pas, que le temps avait fait son œuvre, et que nous étions simplement bons amis.

Un beau jour, je recevais une lettre chez moi. Une lettre parmi tant d’autres. Je l’ouvre, et à l’intérieur, une analyse de sang. Je savais parfaitement que je n’en avais pas fait depuis des lustres.

Piqué par la curiosité, j’ouvrai tout de même le pli dans son ensemble pour découvrir ce que ces analyses me réservaient.

Et là, stupeur !

Un test VIH, à mon nom, et positif !

Pris de panique dans un premier temps, je ne pensais pas à une « mauvaise blague », et me rendis de suite dans le centre d’analyse le plus proche afin de faire un test sous couvert d’anonymat.

Les résultats seraient disponibles sous trois jours. Trois longs jours d’attente, d’angoisse…Oui, malgré tout ce qu’on entend, malgré les rencontres de quelques nuits et la prudence qui devrait être la priorité, certaines fois, il m’est arrivé d’oublier de me protéger.

Donc, durant trois jours, une boule au ventre, une peur bleue de connaître le résultat.

Je ne me suis pas rendu au travail durant ces jours d’attente. La peur me paralysait.

Enfin, le jour J, je pouvais me rendre au centre pour récupérer mes résultats !

Arrivé là bas, je patiente…le temps que ce soit mon tour….

Les minutes paraissent des heures…et cette peur qui vous bloque…Vraiment très difficile à vivre.

Enfin, j’entre dans le cabinet du docteur conseil.

Une femme, la quarantaine, séduisante. Elle prend un air grave quand je lui donne mon nom.

A ce moment-là, toute votre vie défile devant vos yeux, tous les souvenirs qui vous paraissaient perdus refont surface. Votre vie, comme un flash devant vos yeux.

Je finis par réussir à lui donner mon nom, elle cherche dans une espèce de tiroir placé devant elle. Il semble y avoir des centaines de résultats d’analyse.

Elle finit par sortir la mienne.

Elle me la tend. J’hésite à la prendre.

Je finis par tendre la main pour saisir ce petit bout de papier qui pourrait gâcher ma vie.

Elle me dit de l’ouvrir ici, car, selon le résultat, elle pourrait m’aider, me conseiller…

Tout tremblant, je décolle le bord de l’enveloppe afin de sortir ce bout de papier.

Je le déplie, lentement, tout semble ralenti autour de moi. Mon cœur bat la chamade, je sens que je suis moite partout.

Enfin, je pose les yeux sur les quelques mots écrits.

Et le résultat : séronégatif.

Là, soulagement, envie de crier ma joie de ne pas me savoir malade.

Je sors du centre, rentre chez moi et file sous la douche, en me promettant de ne plus jamais jouer avec le feu !

Toujours me protéger, même si une relation venait à durer plus longtemps que les dernières.


Puis, une fois douché, je réfléchis et me rend compte de la situation sur les trois derniers jours.

J’ai angoissé, stressé, réfléchi, eu très peur. Je me suis posé des tonnes de questions. Mais, en reprenant la lettre, je me suis rendu compte que personne n’aurait pu réaliser ces analyses sans mon consentement. J’ai appelé le laboratoire qui aurait fait ces analyses, mais personne n’a su me répondre. Il n’était qu’à quelques kilomètres de chez moi, dans la « grande ville » comme j’aime à l’appeler.

Je m’y suis rendu, mais là, de nouveau, pas de réponse. Personne n’a pu me dire comment ces résultats avaient pu me parvenir.

En rentrant, je regarde la lettre de nouveau. Envoyée de la « grande ville » selon le cachet de la Poste.

Bref, rien d’autre.


Le soir même, je sors de chez moi, pour pouvoir me vider l’esprit, je vais aller déambuler un peu dans le quartier. Je ne connais pas vraiment mes voisins, mis à part l’un de mes collègues qui se trouve habiter dans mon voisinage. Mais nous nous saluons tous. Sauf que, ce jour-là, certaines personnes, en me voyant arriver vers elle, se tournent, rentrent chez elle un peu subitement.

Intrigué, mais pas affolé, je rentre chez moi.


Le lendemain matin, retour au travail.

Je vais pouvoir reprendre un rythme de vie normal. En arrivant, ma secrétaire me fait part d’une convocation dans le bureau du grand patron.

Je me dis que c’est dû à mon absence, c’est vrai qu’à cette période de l’année, j’ai pas mal de travail.

Arrivé dans le bureau du « boss », je m’installe sans crainte dans la salle d’attente, je vais lui expliquer ce qui m’est arrivé, et nous pourrons en rire tous les deux.

Sa secrétaire me regarde en coin. Elle semble mal lunée. Elle doit avoir ses propres soucis.

Après quelques minutes d’attente, je suis invité à entrer dans le bureau.

Le patron est assis à son bureau, il ne se lève pas pour venir me saluer. Je m’installe en face de lui, le regarde.

Il a l’air sévère. Soudain, il sort de sa poche une lettre, qu’il me tend. Sans un mot.

Je reconnais la lettre que j’ai moi-même reçue. Les faux résultats d’analyse.

J’en reste bouche bée.

Il prononce enfin ses premiers mots.

« Pourquoi n’en as-tu pas parlé ? »

Je le regarde, interloqué. J’essaie de parler, mais les mots ne viennent pas. Je n’arrive pas à y croire. Qui a pu faire ça ? Comment cela est-ce possible ?

Enfin, après quelques minutes, j’arrive enfin à lui parler. J’essaie tant bien que mal de lui expliquer la situation. Je me perds moi-même dans mon histoire.

Il m’écoute sans desserrer les dents. Mais, une fois que j’ai fini de lui conter mon histoire, il me fixe dans les yeux, et m’explique, en quelques mots bien clairs que cette lettre a déjà fait le tour de tous les services de l’entreprise.

Donc, même s’il semble me croire, mon avenir semble s’être bouché tout à coup.

Il faut dire que je travaille en relation directe avec mes clients, et que, si cette « histoire » venait à se savoir, je pourrais perdre mes clients, donc, faire perdre beaucoup d’argent à ma société.

Le « boss » ne me laisse pas vraiment le choix. Je dois quitter l’entreprise. Au plus vite. Nous devons nous réunir trois jours plus tard pour trouver un accord. Un licenciement pour incompatibilité d’humeur, voila ce qu’il me propose. Bien entendu, afin d’éviter que mon départ ne fasse trop de bruit, je dois signer un accord pour ne pas porter plainte aux prud’hommes, grâce à un gros chèque.


Les trois jours passés, je n’ai pas le choix, je signe les documents qui me sont présentés. Après douze années de bons et loyaux services, ce pan de ma vie doit disparaître.


Tout s’est passé à une vitesse folle. Je ne comprends toujours pas ce qui a pu se passer. Mon ancien collègue passe chez moi ce jour-là. Il me jure que ce n’est pas lui qui a transmis le courrier que lui-même avait reçu à l’entreprise. Il me demande si je me sens bien, et si je vis bien ma maladie. Je le regarde…je n’en crois pas mes yeux.

Je lui explique tant bien que mal que c’est un faux qu’il a reçu, et que je ne suis pas malade. Je vais lui chercher les vrais résultats.

Quand je le regarde, je sens qu’il n’est pas convaincu. Si les premiers résultats sont falsifiés, pourquoi ceux que je lui présente seraient les vrais ?

Avant de partir, il m’avoue que tous les voisins ont aussi reçu ce courrier, tout le monde en parle. Sans le savoir, je suis devenu à la fois la « star » et le « pestiféré » de mon quartier.


La soirée commence. Je bois…pour essayer de tout oublier, pour essayer de comprendre. J’ai beau essayer, je ne comprends pas. Je cherche qui peut m’en vouloir à ce point. Mais non, aucun nom ne m’apparaît. Je ne sais pas…je me sens perdu.

Mais, tout ce que je comprends, c’est que ma vie ici est fichue. Je n’ai plus d’avenir. J’aurai beau prouver que je suis toujours le même, les rumeurs ont la vie facile, et les gens ne changent pas d’avis si facilement.


Voila, ma vie est en partie détruite.


Je n’ai pas eu le choix, j’ai dû tout quitter. M’enfuir en quelque sorte. M’exiler pour ne plus souffrir.


Et voila qu’hier, j’ai lu. Lu ce témoignage. La personne à qui je n’aurai pas pensé. Je ne l’ai pas appelée durant le laps de temps où tout s’est effondré pour moi. Elle était une amie avec qui je discutais, mais sans plus.


Aujourd’hui, je me rends compte que je l’ai fait souffrir. Je ne le pensais pas. Mais, si je tenais à répondre, c’est pour lui monter que si elle a souffert, elle a détruit ma vie. En quelques minutes, le temps qu’elle a dû passer à timbrer ses lettres et à les poster, elle a réussi à détruire toute une vie…


Même si je sais que c’est elle qui a fait ça, je ne chercherai pas vengeance. Non, je te le dis , toi, ELLE, je ne chercherai pas réparation. Je ne te pardonne pas, certes, je ne le pourrais jamais, mais j’en resterai là.

Car, tu continueras de souffrir. Moi, il m’a suffit de changer d’air, de région.

Mais toi, ELLE, tu devras rester là, pour tes enfants, ta vie restera la même. Tu devras toujours jongler entre le boulot, les gosses, et ta vie fichue de femme seule.

Je te souhaite bien du courage.


Message aux hommes : surtout, lorsque vous vous connectez sur des sites de rencontres, ne cherchez pas à construire une relation. Profitez juste de ce qui vous est donné, et ne donnez pas de détails sur votre vie.

Mais, si jamais vous trouviez vraiment la femme de votre vie, faites tout de même attention à vous.

La vengeance est un plat qui se mange froid, et lorsqu’une femme décide de se venger, attendez-vous à tout perdre.


Illustration : ici.

Publié dans Nouvelles

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P
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M
<br /> Change rien !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!<br /> :D<br /> <br /> <br />
J
Bon, je vais me tenir à carreau !
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P
Belle réponse à ta nouvelle.Je dois dire que ça répond tout à fait à ce que je pensais... tu imagines ce que ce serait si quelqu'un le faisait en vrai ?... la réponse est là...Mais, heureusement que ce n'est pas la réalité.
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M
<br /> Non, ce n'est pas la réalité c'est de la FICTION. Je suis navrée de te le révéler, mais le Père Noël n'existe pas, ni Batman, et tu sais, bin<br /> Starsky et Hutch, c'est pareil, c'est de la fiction :D<br /> <br /> Mais... ça peut exister. Le contenu de la nouvelle "Vengeance" est une réalité.<br /> Sinon, le polar n'existerait pas...<br /> <br /> (Ah pis, je t'ai reconnu ;) chut... promis je dirai rien :D )<br /> <br /> <br />
C
Cocotte...hors sujet , je reviendrai Viens sur mon article du jour et clique sur le "là "du bas !...merci....
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