Le Péché de gourmandise de Ma Pomme
C'est le péché de gourmandise de Ma Pomme que voilà.
Depuis des jours la jeune femme résistait, cherchant à détourner cette idée fixe, essayant de penser à autre chose. Sans cesse son image revenait la hanter, elle avait envie de le toucher du bout du doigt, de le sentir, de le dévorer. Elle savait qu'elle ne devait pas, qu'il ne fallait pas. Les interdictions quand elles nous obsèdent ont tendance à amplifier l'envie. Plus les jours passaient, plus son désir grandissait. Les formes généreuses, la chaire délicate, le doux parfum...
Cela faisait peu de temps que son regard l'avait croisé et elle s'était mordu la lèvre pour ne pas succomber, accélérant le pas pour ne surtout pas y aller.
Aujourd'hui l'envie était encore plus forte. En se réveillant ce matin, elle savait qu'elle irait, elle en avait encore rêvé cette nuit, il avait gagné...
Personne ne le saurait, elle ne dirait rien, elle se ferait se plaisir juste parce qu'elle ne pouvait plus résister, elle succomberai à son appel juste parce que tout son être le réclamait.
Lorsque son époux ferma la porte de la maison pour aller travailler, elle se prépara doucement, le temps ne compte plus lorsque la décision est prise. Elle allait y aller juste pour lui, juste pour assouvir cette envie charnelle et s'en retournerait avec son secret. Le trajet allait lui paraître très long, mais en ce mois de septembre la chaleur avait nettement diminué.
Chaque pas la rapprochait de ce plaisir qu'elle s'était tant de fois refusée.
Quand elle arriva devant le salon de thé, comme tous les jours il était là, à la même place, comme s'il n'avait jamais bougé, comme si depuis tout ce temps il l'attendait. Plus rien ne comptait à ses yeux, elle ne pouvait plus détourner son regard de lui. Le temps s'était comme arrêté. Elle prit le temps de se découvrir et s'assit devant lui.
Elle ne pouvait défaire son sourire qui s'était réveillé depuis que ses yeux été tombés sur lui.
Doucement sa main glissa pour le rapprocher. Elle le regardait, ses yeux l'observaient, aucun détail ne pouvait lui échapper, il était parfait. Encore un moment d'attente, cette attente plaisir lorsqu'on sait qu'on va assouvir enfin ce dont on attend depuis si longtemps.
Son parfum délicat à peine perceptible l'appelait.
Ses yeux se fermèrent en même temps que ses lèvres doucement s'entrouvrirent. Une douceur sucrée incomparablement mettait en éveil ses papilles.
Elle avait volé au temps ce moment de pure extase.
Le premier contacte de ses lèvres fut avec la crème légère, puis doucement ses dents ce refermèrent sur la pâte croustillante et força pour casser le caramel craquant. Elle s'éloigna de deux centimètres de lui. Les yeux toujours fermés, le bout du nez blanc et les joues gonflées de ce plaisir intense.