Ma Cocotte en a plein les bottes : épilogue.

Publié le par Ma Cocotte

17 h. 30.

Retour à la maison pour une demie-heure avant de reprendre la direction du travail jusqu'à 20 h. 30. Évidemment, l'ouverture en soirée tombe un jeudi où j'ai les enfants. En montant les escaliers, je n'entends aucun des bruits familiers... J'ouvre. Personne. Pourtant, ce midi, j'ai pris la peine de rappeler à mon ex-mari que je souhaitais que les enfants soient là à mon retour. Je n'ai qu'une demie-heure pour m'occuper d'eux avant de repartir.

Je respire. Zen, Ma Cocotte.

J'appelle Ma Douce. Miracle, elle répond. Je lui explique, lui demande de rentrer avec son frère. Début de panique. Elle est si désolée, personne ne lui a rien dit, elle ne savait pas. La compagne de mon ex et Loulou ont mangé la commission. Pas grave. À peine le téléphone éteint, il sonne. Marie me passe la compagne de mon ex.

Loulou s'est plaint de mal de tête. Comme il n'est quasi jamais malade et ne triche pas, elle lui a donné un médicament. Elle me donne l'heure de la prise, je remercie et elle me renvoie les petits.

Je dois faire vite, courir comme d'habitude. Si peu de temps.

Je descends au parking récupérer les sacs des enfants que mon ex laisse dans ma voiture. Ce système nous permet de nous simplifier la vie. Il a gardé le double des clés. Pratique. Les enfants arrivent, je les hèle au passage.

Heureusement, mon ex et moi, nous habitons à deux minutes de marche l'un de l'autre. Pratique aussi pour l'organisation et surtout pour les enfants qui peuvent naviguer de l'un à l'autre des appartements de façon autonome.

Loulou est pâle, les yeux cernés. Ma Douce a ce regard chiffonné des jours de contrariété. Aujourd'hui, l'Education Nationale fait grève mais pas les profs du collège de Ma Douce. Loulou n'a pas eu cours et ça agace Ma Douce.

Je calme mes poussins. Nous remontons.

Le médicament qu'a pris Loulou semble être efficace. Il est patraque, se plaint de mal à la gorge, d'avoir une « boule dans le fond derrière la dernière dent avec un fil par-dessus » et ça fait mal. Un fil par-dessus ??? J'essaie de regarder sa gorge mais sans résultat. Je parie pour l'angine mais je ne suis pas médecin. Il faudra attendre demain matin 8 h. pour prendre rendez-vous.

Il n'a même pas vu pour sa chambre. Comme tous les enfants jamais malades, la fièvre le terrasse. Je le sens perdu, fragilisé. Gant d'eau très froide sur le front.

Je prépare tout pour leur pique-nique du jeudi soir « maman travaille », démarre le film que je leur ai promis et me prépare à repartir.

« Ma douce, tu te connectes sur msn, je le mettrai aussi au boulot et si y a le moindre souci, tu me bipes. Ok ?

- Promis, maman, t'inquiètes pas.

- Je m'inquiète pas, Ma Douce, j'ai confiance. »


Départ pour le travail. Je me rassure comme je peux. À peine à mon poste, je me connecte discrètement sur un « faux » msn. Un petit coucou à Ma Douce. Mon coq arrive. Je suis tellement heureuse et soulagée de le lire sur msn que j'en oublie de lui dire pour Loulou. Notre conversation me déçoit comme souvent. C'est bien sûr une chance mais en même temps, c'est si frustrant. Pas de voix, pas de regard, seulement des mots désincarnés. Préoccupée, contrariée, je ne suis pas des plus aimables, je le sais bien.

Enfin 20 h. 30.

Je marche à grands pas jusqu'à la maison.

Température de Loulou : 40°. Là, je cherche dans ma pharmacie quelque chose à lui donner. Je finis par trouver. Je ne garde quasiment jamais de médicament, excepté les anti-fièvres ou anti-douleurs. Il faut que je pense à en prendre d'avance, je n'ai plus rien.

Je préviens mon coq que je reste aux côtés de mon fils. Du coup, on ne se parlera que demain. Tant pis.

Loulou est bouillant de fièvre. Je reste avec lui, j'attends qu'il s'endorme...

Voilà.


Ainsi va la vie.

Chacun de nos gestes porte à conséquences mais nous ne pouvons tout anticiper.

Plus tard, quand il ira mieux, je lui reparlerai de sa chambre. Pour l'instant, nous avons tous les deux passé une mauvaise nuit, faite d'allers-retours entre nos deux chambres, de grands verres d'eau froide, de gants à l'eau froide sur le front, de câlins et de mots tendres et rassurants. Dans 5 minutes, direction le toubib au bout d e le rue. Pratique d'habiter en centre ville.


Je parie pour l'angine. Je vais prendre un jour ou deux d'absence pour accompagnement d'enfant malade, selon l'avis du médecin.

Allez zou !!!! A tout de suite.


10 h. 08.

En direct de chez moi. Loulou a le droit aux dessins animés, aux compotes fraîches, aux mandarines douces choisies à l'épicerie fine juste comme il faut pour ne pas lui piquer la gorge mais le rafraîchir. Avec sa sérénité coutumière, Loulou, malgré la difficulté à parler, réussit à me dire que ça a du bon d'être malade : « Toi pour moi tout seul et les dessins animés ».

Ce serait presque les vacances si sa peau déjà si blanche ne paraissait pas si diaphane... Il a les paupières lourdes, je le vois bien. Je lui donne dix minutes pour s'endormir.

Angine « phénoménale » d'origine bactérienne, a dit ma toubib. La gorge est tellement enflammée qu'on a peine à y voir.


Ai-je pensé à tout ?

Pensé à prendre l'attestation pour enfant malade : fait.

Prévenir l'école : fait.

Prévenir ma hiérarchie : fait.

Prévenir le papa : fait.


Vendredi est un jour très lourd niveau travail, pour lui, mais il va faire son possible pour passer embrasser Loulou ce midi. Il a proposé gentiment de prévenir le basket. C'est un bon père et c'est bien. Le petit a réussi a lui dire deux mots au téléphone. Avec son père, on a essayé de se souvenir de la dernière maladie de Loulou. Impossible. Ce gosse n'est jamais malade. Ah si. Une gastro l'année dernière.


Je fais comme mon fils, j'essaie de voir le positif. Après une nuit presque blanche, je vais pouvoir sécher le travail deux jours... Cette nuit, l'idée pour le texte à écrire pour les Impromptus Littéraires m'est apparue subitement. Je l'écrirai cet après-midi. D'après le scénario qui se construit en douce dans mon esprit depuis, je pense que je vais faire deux versions : une courte de deux pages pour les Impromptus et une longue pour le blog.


Quant à la chambre de Loulou...

Bin on verra ça plus tard. Y a pas mort d'homme.


Illustration  

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Q
Tu crois que c'est possible de lire cette histoire à l'envers...?<br /> Pour l'instant, c'est ce que je fais, quitte à la relire ensuite, à l'endroit !
Répondre
M
<br /> <br /> tout est possible, Quichottine...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />