Ma Cocotte vous souhaite de bonnes vacances
L'été s'avance, moite, lourd et pluvieux. Je le sais bien que je vous abandonne... Je n'écris plus que des fictions ou le produit de mes recherches. Sans remords ni regrets. Certaines rubriques ont disparues dans les brumes matinales. Finies les conversations avec mon dico, je n'ai plus de problèmes existentiels... Fini l'histoire de Cocotte et Yéti, je n'ai plus envie de l'écrire.
Ou besoin plutôt.
Non. Je n'en ai plus besoin.
Je me sens si sereine.
J'apprécie mon présent. Je ne pense plus au passé et l'avenir a tout le temps d'arriver, je ne suis pas pressée.
Le déménagement s'est bien passé. Nous disons, chacun de notre côté : « à la maison ». C'est devenu notre maison.
Un jour, on en aura une à nous pour de vrai, au bord de la mer, rêve commun... Un jour, oui. Là, de suite, nous avons la maison, notre maison.
Avec un jardin.
Alors je jardine.
Vous pouvez rire.
Je jardine.
Mes mains sont tachées surtout là où la corne se forme. Les bains d'eau tiède ne font rien.
Nous sommes arrivés dans la maison un peu tard alors je ne sais pas ce que notre jardin va devenir. Il a fallut d' abord tout nettoyer, désherber, bêcher. C'est rude. Ça a pris du temps.
Je pensais que je n'aimerais pas jardiner, rapport au passé mais je ne laisse plus le passé régir ma vie.
Fini.
J'aime jardiner. Mon cerveau libéré cogite trop mais j'aime occuper mon corps, même si c'est douloureux.
Comme une gamine, je gonfle mes nouveaux muscles en riant. Bon, ça ploplote toujours mais drôlement moins... et puis je suis pétée de fierté à le voir tout beau, ce jardin, tout propre avec son petit potager... je dis mon jardin, c'est mon domaine. Mon coq s'occupe d'autres choses...
J'ai refait les bordures côté rue, planté un tournesol, des campanules, du pavot ; semé des violettes, des coquelicots... laissé le rosier. Une des bordures était noyée de plantes envahissantes. C'était trop dur de tout enlever, surtout les souches mais j'ai réussi. J'ai laissé les fraisiers des bois, surtout sur les vieux murets en pierre, des fougères aussi et puis le muguet. Le poirier donne beaucoup de fruits et nous guettons. « Dis, M'man, c'est quand qu'elles seront mûres ? - Je sais pas... vas cueillir des framboises en attendant. »
Bon, les tartes aux framboises, faut que je m'améliore l'année prochaine, je manque de talent !!!
J'ai planté des salades et des tomates.
Fait des semis de poivrons.
Le matin, je bois mon café sur le mur qui surplombe le jardin et je souris. Je fais mon petit tour d'inspection en fumant ma cigarette.
Ce matin tristesse : un oiseau a mangé l'un de mes petits poivrons en devenir. Pfff..
J'espère qu'il ne les mangera pas tous.
Pas gagné.
Nous avons des amis : un merle et ses deux merlettes, un couple de pies, un de rouge-gorges et des piafs, des moineaux.
C'est l'été.
Dans une dizaine de jours, nous partons en vacances.
Un van aménagé, deux tentes, un camping.
Je disais toujours que je n'aimais pas le camping, que c'était pas pour moi.
Ben si.
C'est pour moi aussi.
Je vous souhaite à tous de très bonnes vacances. J'ai programmé les articles des saints et du jardinage à l'ancienne. Pour le reste, il faudra attendre fin août, début septembre.