Jardinage à l'ancienne : Mars

Publié le par Ma Cocotte

 

jonquilleTous les mois, je copierai les bons conseils d'un vieux livre précieux sur le jardinage à l'ancienne ! Références du livre tout en bas, issu de ma petite collection et non, je ne veux pas le vendre parce que mes livres, je les aime et puis c'est tout !!! Ayant déniché celui-ci depuis peu, je l'ajoute à l'autre référence, qui donnait des conseils bien plus sommaires. Si vous avez des questions, allez-y, j'essaierai de trouver la réponse. J'avoue que moi-même je ne connais pas tout ça. Appréciez le style 19e, c'est jubilatoire.

 

Mois de Mars.

 

TRAVAUX GENERAUX.

Lorsque ce mois arrive, les labours doivent être déjà terminés en majeure partie ; s'il en reste encore à faire, on doit se hâter de les faire, car le temps est venu de procéder au semis d'un grand nombre d eplantes de pleine terre. On doit aussi enterrer le fumier et les engrais de toute nature. Le hâle et les gelées blanches étant fort à redouter pendant ce mois, on garantit les semis et les plantations en les couvrant avec une couche peu épaisse de terreau ou avec un paillis léger. C'est le moment pour achever de replanter et remanier les bordures.

 

ARBORICULTURE.

On doit se presser de terminer en mars la taille des arbres en général, surtout des espaliers, à l'exception du pêcher, pour lequel une taille trop hâtive aurait pour effet d'accélérer la floraison, et, par suite de l'exposer davantage à souffrir des gelées tardives. Ce n'est donc que dans les localités où ce danger est peu à craindre qu'on peut s'occuper déjà de la taille du pêcher. Dans la série des tailles à effectuer, il est bon de suivre un ordre qui est parfaitement motivé par la différence de situation et de disposition des arbres ; on commence par les espaliers, on passe ensuite aux contre-espaliers et on s'occupe en dernier lieu des quenouilles, pyramides, etc. Après avoir taillé ces arbres, on laboure la terre à leur pied et on la couvre d'un bon paillis ; on continue et on achève de tailler la vigne ; on termine les plantations des arbres en pépinière ; on peut semer encore des arbres fruitiers à pépins et un grand nombre d'espèces d'arbres et d'arbrisseaux divers ; on fait ces semis, soit en pleine terre, soit en terrines.

Les poires à couteau, bonnes à manger en ce mois, sont : le doyenné d'hiver, le beurré rance, le Colmar, le bon chrétien d'hiver, plusieurs bergamottes, la royale d'hiver, etc. En fait de pommes, on a la plupart des reinettes, la calville blanche, la pomme châtaignier, etc.

 

 

CULTURE MARAICHERE.

On sème en pleine terre toutes les plantes potagères rustiques, telles que les oignons, carottes, poireaux, radis, fèves de marais, pois, etc. On repique des laitues, des romaines, des choux d'Yorck en côtière au midi. Au besoin on les couvre de paillassons. On plante les pommes de terre hâtives, notamment la marjolin.

On continue à élever une grande quantité de couches pour y planter à demeure et sous châssis les melons, concombres et autres plantes qu'on a semées pendant le mois de février, ou pour y semer encore les mêmes espèces dans le courant du mois de mars. Les plantes semées en février devant fournir la seconde saison, celles qu'on sème seulement au mois de mars fourniront la troisième. On plante également sur couche des asperges et on en force en pleine terre pour en obtenir les produits avant l'époque à laquelle arrive la récolte entière de cette plante. Quant à celles de pleine terre qu'on ne veut pas forcer, on les laboure et on les fume.

Les artichauts, dont on n'avait encore débutté qu'une faible portion, sont maintenant découverts ; on leur donne ensuite un labour ; ces opérations se font surtout pendant la dernière quinzaine du mois. On s'occupe de la multiplication des patates.

 

 

PLANTES D'ORNEMENT DE PLEINE TERRE.

On continue à entretenir la propreté des jardins, à ratisser et sabler les allées, à débarrasser les gazons des grandes herbes qui leur nuiraient et qui ne tarderaient pas à s'y propager outre mesure ; on termine les labours et on achève la plantation des arbres feuillus, des arbrisseaux et des plantes vivaces de pleine terre ; on sème aussi en pleine terre diverses herbes, telles que pied d'alouette, giroflée de Mahon, pavots et coquelicots, etc., soit en bordures, soit en massifs, ainsi que différentes espèces vivaces et ligneuses ; on met enfin en pleine terre les plantes vivaces qui ont été multipliées en automne.

 

 

SERRES.

Pendant le mois de mars, le régime des serres subit des modifications notables. En effet, les plantes qui avaient été tenues au repos le plus possible, entrent maintenant en végétation et on doit commencer à leur donner plus d'eau. On profite aussi de toutes les occasions, déjà assez fréquentes, pour donner de l'air. D'un autre côté, comme le soleil commence à prendre de la force, il faut se tenir en garde dès ce moment contre son action trop vive pendant le milieu de la journée et ombrer légèrement les serres consacrées à la culture des espèces délicates ou qui ont besoin en tout temps d'une lumière tempérée. Une conséquence naturelle de cet accroissement de chaleur solaire, c'est qu'on doit modérer le chauffage artificiel et même ne pas faire de feu pendant le jour lorsque la température est douce. On doit fréquemment visiter les plantes des serres chaudes, des orangeries, des bâches et châssis pour les nettoyer, ces soins de propreté ayant une grande influence sur leur santé. Les seringuages prennent de leur côté plsu d'importance qu'auparavant ; on y joint de temps à autre l'arrosement des sentiers, qui a pour résultat de répandre dans l'air des serres une humidité avantageuse. On commence à s'occuper de la multiplication par boutures sous cloches.

À cette époque, plusieurs bruyères commencent à fleurir et les camélias sont presque tous en fleurs.

 

ORCHIDEES.

La plupart des espèces de cette famille sont en végétation au mois de mars ; aussi faut-il les bassiner légèrement, surtout pendant les belles journées. Seulement on doit éviter avec soin de laisser de l'eau entre les squames des jeunes pousses, sans quoi elles pourriraient infailliblement. On peut élever la température dans la serre et y maintenir plus d'humidité dans l'air qu'auparavant, surtout quand le temps est clair. On ne doit pas encore laisser arriver jusqu'aux plantes l'air de l'extérieur ; il faut aussi avoir le soin de couvrir la serre dans le milieu de la journée depuis dix heures du matin jusqu'à trois heures du soir.

Les plantes qu'on aurait négligé de rempoter pendant le mois de février, doivent être rempotées pendant le mois de mars, sans plus de retard.

Autant qu'on le peut, on doit faire en sorte que les espèces d'orchidées qui croissent naturellement dans les deux Indes et qu'on se propose d'introduire, arrivent de ces contrées pendant les mois de mars et d'avril, car c'est l'époque de l'année où leur reprise a lieu le plus facilement et où leur végétation s'effectue le mieux.

 

Ce texte est extrait de :

Le Jardinier pratique ou Guide des amateurs dans la culture des plantes utiles et agréables contenant les jardins fruitiers, potagers et d'agrément augmenté de la composition des jardins et de la culture des plantes de serres et d'appartement par M. H. Rousselon avec la collaboration de MM. Jacquin, Bocquart, Noisette et Vibert. - Illustré de 200 gravures sur bois. - Paris : Théodore Lefèvre et Cie, [circa 1860, peut-être, je ne suis pas sûre].

Publié dans Jardinage

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article