Jardinage à l'ancienne : 4. Des outils et des instruments d'horticulture

Publié le par Ma Cocotte

 

« Tous les mois, je copierai les bons conseils d'un vieux livre précieux sur le jardinage à l'ancienne ! Références du livre tout en bas, issu de ma petite collection et non, je ne veux pas le vendre parce que mes livres, je les aime et puis c'est tout !!! Ayant déniché celui-ci depuis peu, je l'ajoute à l'autre référence, qui donnait des conseils bien plus sommaires. Si vous avez des questions, allez-y, j'essaierai de trouver la réponse. J'avoue que moi-même je ne connais pas tout ça. Appréciez le style 19e, c'est jubilatoire. »

 

I. Notions préliminaires. 4. Des outils et des instruments d'horticulture.

 

Outils propres aux défoncements et aux labours.

 

HOUE A LAME CARREE.

- Cet outil est très-employé dans les jardins, on s'en sert également dans les travaux des champs. Le manche est court et sa lame forme avec lui un angle de 45 degrés.

- On en fait à lame triangulaire qui conviennent mieux dans les terres compactes, et à deux dents, que l'on emploie dans les terrains pierreux, ou pour labourer au pied des arbres dont on doit ménager les racines.

PIOCHE.

- Espèce de houe à deux lames, l'une tranchante et étroite, l'autre ovale, finissant en pointe comme un pic. La première sert dans les terres fortes et compactes, l'autre dans celles qui sont rocailleuses.

BINETTE.

- Petite houe à lame moins courbée de 16 centimètres de longueur sur 10 de largeur.

SERFOUETTE.

- Petite binette à lame double, dont l'une est tranchante et l'autre à deux dents, pour ouvrir la terre dans les endroits où la binette est trop large. C'est un des instruments les plus utiles dans un jardin bourgeois.

SARCLOIR.

- Petite ratissoire pour détruire les mauvaises herbes entre les plantes délicates, la serpette peut presque toujours en tenir lieu.

BÊCHE.

- C'est l'outil principal et le plus indispensable du jardinage ; c'est le meilleur de tous pour retourner et ameublir la terre, en lui donnant de profonds labours. Il est suffisamment connu.

DEPLANTOIR.

- C'est une bêche plus petite, servant à retourner la terre entre les plantes rapprochées, et plus souvent à faire les trous pour la transplantation des plantes vivaces.

 

Outils propres à la plantation et la transplantation.

 

PLANTOIR.

- C'est un piquet de bois, pointu à son extrémité inférieure, et recourbé à l'autre par laquelle on le tient dans la main. On en fait de diverses grandeurs et à pointe garnie ou non de fer ou de cuivre. C'est un outil dont on ne fait guère usage que dans la culture maraîchère, quand on a de nombreux repiquages à faire. Il sert aussi avec avantage lorsque l'on veut transplanter de jeunes plantes à racines plongeantes.

TRANSPLANTOIR SIMPLE, HOULETTE.

- Il consiste en une lame de fer longue de 16 à 20 centimètres, formant un demi-tube, dont l'extrémité inférieure est plus étroite et aiguisée. Il sert à soulever les plantes qu'on veut arracher. Le TRANSPLANTOIR DOUBLE ou à TUBE se compose de deux houlettes semi-cylindriques, dont les manches courbés sont réunis comme dans des tenailles. On l'enfonce en terre, de manière à embrasser la plante qu'on veut enlever, et dont la tige se trouve au milieu du tube. Cela fait, on rapproche les deux poignées pour serrer les demi-cylindres, on donne une secousse à l'instrument, en l'inclinant un peu, et on soulève la plante, qu'on porte ainsi avec sa motte dans le trou qu'on a préparé d'avance, et où on la dépose en écartant les deux poignées. Cet instrument n'est utile que pour les végétaux délicats et les oignons à fleurs.

TRACOIR A TROIS DENTS.

- Cet instrument sert à tracer sur la terre des lignes parallèles pour l'alignement des plantes. Pour cela, on trace la première ligne au cordeau, et on la suit avec le traçoir, dont on a espacé les dents mobiles, à la distance convenable. Il est peu usité. Il y a des traçoirs simples, comme un piquet.

 

Outils pour l'entretien des jardins.

 

RATEAU.

- Tout le monde connaît cet instrument. On en fait de différentes dimensions et armés de dents, soit en bois, soit en fer, plus ou moins longues et rapprochées.

RATISSOIRE A TIRER.

- Elle convient mieux sur les terrains durs. On s'en sert en reculant. Elle se compose d'une lame en fer de 20 à 25 centimètres de largeur, et recourbée comme une lame de houe.

RATISSOIRE A POUSSER.

- Dans celle-ci, la lame, qui a les mêmes dimensions que la précédente, suit la direction du manche, qui a 1 mètre 25 c. de longueur. Elle est préférable pour nettoyer les plates-bandes.

ECHENILLOIR.

- C'est un instrument composé d'une lame de sécateur, pour couper les branches élevées où se trouvent des nids de chenille. Il est monté sur un manche le long duquel descend la corde qui sert à faire mouvoir le sécateur. Il est préférable au CROISSANT qu'on emploie aux mêmes usages.

CISEAUX A TONDRE.

- Ce sont de grands ciseaux dont les manches ou poignées sont coudées. Les lames, longues de 40 centimètres, ne doivent pas être trop serrées l'une sur l'autre. On s'en sert pour la tonture des gazons, des haies, des bordures, etc.

FAUX.

- N'est utile que pour faucher les grandes pièces de gazon.

EMOUSSOIRS.

- Petits instruments de diverses formes, pour enlever la mousse sur les arbres, et notamment les fruitiers.

ROULEAU.

- Cet instrument, employé pour raffermir les allées et les routes dans les jardins, et au roulage des gazons, est fait en bois pesant comme l'orme, en pierre, ou en fonte creuse ou pleine. Il est garni d'un châssis pour en faciliter le tirage.

ECHELLES.

- Il en faut de plusieurs grandeurs, tant doubles que simples. Les simples qu'on emploie pour palisser les arbres à fruits, doivent être garnies à leur sommet d'arcs-boutants qui les éloignent du mur et préservent les branches d'écorchures.

 

Outils pour greffer et pour tailler.

 

GREFFOIR.

- Instrument indispensable pour l'exécution des greffes en écusson et de toutes celles qui exigent des incisions à l'écorce. La lame doit être en acier fin et très-acéré. Le manche, en corne de cerf ou matière rugueuse, se termine par une spatule en bois ou en ivoire. On en fait de plusieurs grandeurs.

SERPETTE.

- Instrument précieux pour la taille des arbres, et que beaucoup de cultivateurs préfèrent. On en fait de différentes forces et formes. Il faut que la lame soit en acier et très-tranchante, d'une courbe allongée, et que le manche soit proportionné à la main qui doit l'employer, et d'une manière assez rugueuse pour qu'elle ne glisse pas, ce qui pourrait occasionner des blessures.

SECATEUR.

- On en fait d'un grand nombre de modèles. Les bons tailleurs d'arbres ne l'ont pas encore tous adopté. Il est d'un bon usage pour la taille des rosiers, des arbrisseaux épineux. Mais, à l'égard des arbres fruitiers, on ne l'emploie que pour la vigne et pour toutes les jeunes productions des autres arbres, jusqu'à la grosseur d'une forte plume à écrire. On lui reproche de ne pas faire la plaie assez nette. Cet inconvénient est moindre quand la lame est bien faite, très-tranchante, très-évidée en dehors et décrivant une courbe allongée.

COUPE-BOURGEON.

- Espèce de petit sécateur dont les deux lames sont tranchantes, et qui peut servir à la suppression des bourgeons.

SCIE A MAIN.

- On en fait de diverses formes et de force variée. Toutes servent, pour la greffe, à couper la tête des sujets, ou l'extrémité des branches, et, dans la taille, à démonter les grosses branches.

SERPE.

- Son emploi est commode pour couper les grosses branches d'arbres, dans les élagages et recépages, et à différents usages assez fréquents en horticulture.

 

Outils pour les arrosements.

 

ARROSOIRS.

- Ils sont le plus souvent en cuivre. On en fait en ferblanc et en zinc, mais ils sont beaucoup moins durables. Les grands arrosoirs ont plusieurs têtes de rechange dont les pommes, de grandeur variable, sont percées de trous plus ou moins fins. On a des arrosoirs plus petits, ayant deux becs de longueur différente, pour porter l'eau facilement sur les rangées de pots.

SERINGUE.

- Instrument commode dans une orangerie pour arroser les plantes que l'arrosoir ne peut atteindre. Pour cela, on ajuste à son sommet un tuyau de longueur suffisante. Quand il s'agit de bassiner les feuilles, on remplace le tuyau par une tête percée de petits trous. Cet instrument a aussi une très-grande utilité pour débarrasser de pucerons les tiges de quantités d'arbustes, et en particulier des rosiers, on emploie généralement pour cet usage une infusion de tabac.

 

Outils divers.

 

PELLE.

- De diverses formes et grandeurs, employée au maniement de la terre.

FOURCHE.

- C'est une espèce de trident en fer garni d'un manche comme une bêche. On l'emploie au chargement et remaniement des fumiers. On fait aussi quelquefois des labours et hersages à la fourche.

BROUETTE.

- Tout le monde connaît ce moyen de transport et ses usages, il est inutile de la décrire ici.

CIVIERE.

- Ustensile de transport qui exige deux hommes.

HOTTE.

- Ustensile pour le transport des fumiers à dos d'homme.

CHARGEOIR.

- C'est une espèce de trépied grossier, surmonté de deux bâtons formant dossier. Il reçoit la hotte quand on la charge de fumier, de terre ou de sable.

CLAIE.

- Ustensile à claire-voie, fait en bois ou en fer, à brins plus ou moins rapprochés, pour nettoyer la terre, qu'on jette dessus à la pelle, de tous les corps étrangers dont on veut la purger.

- On donne le même nom à des châssis légers sur lesquels sont fixées de minces traverses en bois ou des brins d'osier. On s'en sert pour ombrer. Il faut que les traverses soient perpendiculaires et non horizontales.

TAMIS.

- On en fait en osier et en fil de fer à mailles plus ou moins serrées. Employé à passer les terres composées pour les plantes délicates.

ETIQUETTES.

- On en fait de toutes formes et en toutes manières.

POTS.

- On en fait de toutes grandeurs. Ils doivent être bien cuits, sonores, plus longs que larges dans leur plus grand diamètre, plus étroits d'un cinquième en bas qu'en haut, garnis à leur fond, au lieu de trous au milieu, de trois fentes latérales.

CAISSES.

- Ustensiles pour cultiver les plantes qu'on rentre l'hiver. On en fait de carrées dites à la jardinière, les plus économiques de toutes, et de rondes, plus commodes, plus maniables, d'un prix plus élevé dans les petites dimensions, mais d'un service plus durable.

BORDOIR.

- C'est un bout de planche long d'un mètre, large de 20 centimètres, et garni, au milieu d'un côté, d'un manche long de 15 centimètres. On s'en sert pour border le terreau dont on couvre les couches sourdes sur lesquelles on pose des cloches et non des châssis. À cet effet, on le pose de champ sur le bord de la couche, on le maintient contre le haut du corps, et on attire et presse contre lui le terreau, de façon à lui donner une consistance solide. On glisse ensuite le bordoir de presque toute sa longueur, et on continue cette opération jusqu'à la fin de la couche.

 

 

Ce texte est extrait de :

Le Jardinier pratique ou Guide des amateurs dans la culture des plantes utiles et agréables contenant les jardins fruitiers, potagers et d'agrément augmenté de la composition des jardins et de la culture des plantes de serres et d'appartement par M. H. Rousselon avec la collaboration de MM. Jacquin, Bocquart, Noisette et Vibert. - Illustré de 200 gravures sur bois. - Paris : Théodore Lefèvre et Cie, [circa 1860, peut-être, je ne suis pas sûre].

 

Illustration de l'échenilloir trouvée ICI.

 

Publié dans Jardinage

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I
Bref, on a pas inventé grand choses !
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M
<br /> Ben nan... <br /> <br /> <br />