Quand Ma Cocotte veut devenir un Coq, ça dépote...
Ce matin, j’ai fait le choix de ne plus être une carpette sur laquelle les hommes essuient leurs pieds. Certes, parfois en douceur, mais le résultat est le même.
Ce midi, j’ai décidé qu’à partir de maintenant tout de suite, je n’aimerai plus qu’en homme.
La générosité ? Considérer l’amour comme un don ? Fini. Jusqu’à ce mot « amour » que je ne prononcerai plus. Je dirai, comme disent les hommes : « sentiment ».
C’est vachement moins compromettant, ça laisse des portes de sortie honorable.
« J’ai beaucoup de sentiment pour toi, tu sais, chéri.
- Mais je t’aime tout court, naturellement, simplement. Je t’ai tant donné. Que pourrais-je te donner encore ?
- Voyons, Chéri, je te l’ai dit, j’ai des sentiments pour toi et tu me combles mais il ne faut pas m’idéaliser. Tu attends trop de moi. On n’est pas bien comme ça ? »
Ca va être jubilatoire. Ne rien donner, c’est pouvoir tout prendre sans une once de culpabilité.
« Bin j’ai rien fait moi… j’ai jamais parlé que de sentiments… c’est elle qui s’est imaginée. Elle croyait quoi ? »
Je vais conjuguer l’amour au masculin. Quel pied !
Maintenant je vais prendre tout ce que je n’ai jamais reçu.
Je vais le prendre, comme un homme.
Alors, il faut que je me fasse une liste. Voyons voir…
Il me faut un homme avec une situation matérielle stable pour avoir un jour une maison avec une belle terrasse. Oui, c’est bien masculin, ça, la sécurité matérielle.
Et puis il me servira aussi à assouvir mes pulsions sexuelles, tranquille, sans avoir à chercher plus loin que le bout de mon nez. Ça aussi, c’est bien masculin, la sécurité affective.
Cool, je progresse. Ensuite, il me faudra asservir quelques âmes sensibles, voire romantiques, quelques preux chevaliers intègres qui croient encore à la vérité.
Ah … Oui, je vais devoir apprendre à mentir et à dissimuler. Oh bin, vu que je suis formidable et exceptionnelle, ça devrait pas être trop dur. J’ai bien réussi à apprendre la romani chib pour les besoins d’un personnage dans un jeu de rôle.
Quand on veut, on peut.
Je veux.
Je vais apprendre la dissimulation et le mensonge. Parce que, contrairement à l’adage populaire, c’est très masculin, ça.
Je tromperai mon mari avec des marionnettes masculines que je ferai danser, sur lesquelles je soufflerai le chaud et le froid. Je leur dirai ô combien je les désire et puis après… « Oh non, désolée, coco, mais tu comprends, j’ai beaucoup de taff en ce moment… Le mois prochain peut-être ? »
Je vais goûter l’indicible plaisir du pouvoir.
Le Pouvoir.
Ça, c’est masculin.
Ça va être jubilatoire et puis aussi jouissif, bien sûr. Un mari dans mon lit, un amant qui m’aime et me donne tout.
Déjà, un sourire de satisfaction repue se dessine sur mes lèvres.
Je vais aimer en homme.
Messieurs, évitez de me croiser.
Première étape, rappeler ce mec croisé au concert, l'autre jour. Il m'a laissé son numéro de tél. On ne sait jamais... Tss... Si, on sait. Je sais. Première victime de la serial masculine loveuse. Lol. J'avais déjà un côté macho par la parole, je sens que je vais m'éclater en homme.
Mais pourquoi je n'y ai pas pensé avant ????